vendredi 24 avril 2009

Je ne mange pas parce que je suis Guinéen


Le restaurant de l’Université Cheick Anta Diop de Dakar ouvre ses portes tous les matins, midi et soir. Les tickets d’accès au restau coûtent 75fcfa pour le petit déjeuner et 150fcfa pour les repas. Le prix est abordable certes et puis cela nous permet nous étranger de faire des économies sur nos maigres mandats que nous recevons de nos parents.
A la rentrée du restau se trouvent les contrôleurs de cartes d’étudiants et tickets. Ils contrôlent chaque carte pour dénicher les indésirables c’est-à-dire les étrangers qui n’ont pas payé la quittance. Cette quittance s’élève à 250 000fcfa soit 2 millions 500 milles francs guinéens. Les étudiants étrangers qui n’ont pas cette quittance sont tout simplement reconduits avec le ventre vide, le regard triste et une rage folle au ventre.
Cette rage n’est pas orientée contre les autorités de l’Université et encore moins des contrôleurs qui font leur boulot. Cette rage est destinée aux autorités de mon pays, ma belle guinée natale. Ces autorités qui ont dirigés mon pays pendant 50 ans sans réussir à créer les mêmes conditions d’études, qui n’ont pas su nous retenir chez nous et qui ne sont même pas capables de tisser les relations pour améliorer les conditions de vie de leurs étudiants à l’étranger.
Ainsi, à chaque fois que je suis reconduite ou que l’un de mes amis est interdit de manger, je maudis toute personne qui a participé de près ou de loin à ma situation d’étudiante Guinéenne. Quand je pense que leurs progénitures à eux vivent dans des conditions confortables. Leurs progénitures à eux ne font pas la queue pour manger une nourriture parfois exécrable ou au pire que l’on vous refuse. Leurs progénitures à eux ne dorment jamais le ventre vide en pensant à comment manger le lendemain et en priant Dieu pour que les contrôleurs ne l’arrête parce qu’il est Guinéen.
Alors jeunesse Guinéenne vivant dans ces conditions ne nous laissons pas abattre parce que ce n’est pas le moment. Nous devons y faire face et nous battre pour que les générations futures n’aient pas à vivre ce cauchemar. Nous avons de la chance de sortir de notre pays pour apprendre, apprenons et retournons délivrer notre pays, notre peuple et notre famille ; Le changement ne se fera pas sans nous, demain ça sera à nous de relever le défi et de montrer à la face du monde que même étant Guinéen, nous pouvons et ferons quelque chose pour notre pays, pour notre continent

2 commentaires:

  1. Je pense que tu viens d'être refoulée du restau. Tu a vraiment raison. Si nous sommes dans cette situation, c'est parce qu'il y a eu dans notre des prédateur de l'économie qui n'ont pensé qu'à se remplir la poche et non préparer l'avenir de ce pays. Cela, en investissant sur les ressources humaine. Il ne l'ont pas fait parce qu'il que nous soyons dirigés par leurs enfants qui sont en occident entrain d'étudier dans les meilleurs conditions. Mais on se laissera pas faire.

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