lundi 27 avril 2009

Les étudiants mangent pour manger

Université Cheikh Anta Diop
A midi les restaurants du campus ne désemplissent pas. Les étudiants munis d’un ticket d’une carte d’étudiante viennent prendre leur déjeuner. Même si la qualité fait défaut, chaque jour une longue file se forme devant les restaurants.
Il est midi. Nous sommes au restaurant universitaire de Claudel. Devant les deux portes d’entrée, deux longues files se sont formées. Les étudiants munis de leur carte d’étudiants et d’un ticket de repas avancent en procession, sous le soleil. Chaque étudiant attend avec impatience son tour pour tendre le ticket et la carte aux contrôleurs. Les contrôleurs vérifient la photo, la nationalité et la date inscrite sur la carte. Les étrangers n’ayant pas de quittance sont interdits d’accès au même titre que les étudiants munis d’une carte de l’année dernière.
Après le contrôle, la file indienne se poursuit dans la salle. Une grande salle au milieu de laquelle se trouve un comptoir derrière lequel se trouvent des serveuses. Les serveuses en uniforme blanc, mouchoir noué sur la tête, les deux mains gantées, servent à tour de rôle les étudiants. La première serveuse sert du riz, la seconde sert la sauce, une troisième du poisson ou de la viande, et une quatrième serveuse installée au bout du comptoir prend du pain n dans un grand panier pour le mettre dans le plateau en fer de l’étudiant. Tout ce service se déroule dans un brouhaha indescriptible provenant des autres serveurs qui essuient les plateaux en fer provenant de la cuisine où ils sont lavés.
Une fois leurs plateaux remplis, les étudiants prennent place à l’une des nombreuses tables se trouvant dans la salle. Commence alors la dégustation. Dès la première bouchée, certains étudiants ne veulent plus manger car la qualité fait défaut. « Ce riz est trop salé, nous ne pouvons manger cela » nous dira un étudiant. « Ce poisson est pourri, mais nous mangeons quand même, parce que nous n’avons pas le choix », nous dira un autre la bouche pleine.
Ce rituel est le quotidien des étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop. Certes, ils se plaignent de la qualité de leurs repas dans tous les restaurent du campus. Cependant, même si la qualité fait parfois défaut, ces restaurent restent pour les étudiants modestes de manger selon sa bourse parce que le ticket de repas coute 150fcfa et celui du petit déjeuner 75fcfa.

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